Notes

Lucas Ontivero, le globe-trotter

Âgé de seulement 21 ans, Lucas Ontivero a déjà parcouru un bon bout de chemin entre son Argentine natale, des destinations européennes plutôt inédites et finalement son arrivée avec l’Impact, sous forme de prêt, cet hiver. Pour La Presse, le milieu offens

Argentine Province de Catamarca

Bien loin du gigantisme de Buenos Aires, Lucas Ontivero est né dans le nord-ouest du pays, dans la province montagneuse de Catamarca. « À l’époque, il n’y avait pas grand-chose, mais la province grandit de plus en plus. Grâce à Dieu, ils ont bâti un stade et des infrastructures qui profitent à tous les citoyens. Ça commence à être un bel endroit pour vivre », dit-il. Les modèles du jeune Ontivero? Carlos Tévez (« parce qu’il est sorti d’un quartier populaire, comme moi ») et le club d’Independiente, même si toute sa famille penche du côté de Boca Juniors.

Espagne Madrid

Ontivero a eu un parcours impressionnant en ce qui concerne sa formation. Il a notamment effectué des stages à Tottenham, avec l’AC Milan ou la Genoa. Mais il se souvient, avec un grand sourire, de son passage au Real Madrid à l’âge de 10 ans. «C’était surréaliste de voir des joueurs comme [Luis] Figo, [David] Beckham ou Ronaldo s’entraîner. C’était une belle expérience. »

Argentine Avellaneda (Buenos Aires)

Si Ontivero a développé une affection pour Independiente, c’est parce que ce club lui a ouvert les portes du monde professionnel. Malgré son jeune âge, 17 ans, il a rapidement gravi les échelons en banlieue de Buenos Aires. « C’était incroyable de pouvoir m’entraîner et de me retrouver avec l’équipe première parce que ça a été une lutte de sortir de mon quartier. J’étais avec l’entraîneur Ramón Díaz, qui est aujourd’hui avec le Paraguay. »
Uruguay Montevideo

L’expérience a cependant tourné court avec Independiente puisque, sans avoir disputé le moindre match professionnel, Ontivero a pris la direction de Fénix, club de première division uruguayenne. «Pour prolonger mon contrat avec Independiente, je devais signer des papiers tous les six mois. Une fois, il y a eu du retard dans la paperasse. Il y avait aussi quelques problèmes avec l’entraîneur et le club n’allait pas forcément bien. En allant en Uruguay, je savais que j’allais avoir l’occasion de jouer avec l’équipe première. »

Turquie Istanbul

Il faut croire que la décision a été judicieuse puisque Ontivero a été transféré à Galatasaray, en Turquie, en janvier 2014, en échange de 2 millions d’euros. Le rêve devient réalité pour le jeune homme nourri de soccer européen et qui croise alors quelques grands noms. «C’est la meilleure expérience de ma vie de me retrouver avec Didier [Drogba], [Fernando] Muslera et [Roberto] Mancini, qui est un très bon entraîneur. Je les regardais à la télévision et tout à coup, je me retrouvais avec eux.» Mais le plaisir du terrain n’efface pas totalement la difficulté de se fondre dans le paysage turc. «Le quotidien est trop différent [de l’Argentine] et je n’ai jamais vraiment réussi à m’adapter», tranche l’explosif joueur.

Hongrie Budapest

Ontivero enchaîne alors les prêts et découvre des championnats exotiques, comme ceux de la Hongrie et de la Slovénie. Heureusement pour lui, la première des deux escales, avec Honvéd, est moins dépaysante qu’Istanbul. «J’étais en compagnie de sept joueurs latinos. C’est bon pour l’adaptation, mais ça peut être à double tranchant, car je n’étais peut-être pas totalement concentré sur le football. Je crois que je n’ai pas joué plus de 35 minutes là-bas. »

Slovénie Ljubljana

Direction ensuite le championnat slovène où il a le temps d’inscrire quatre buts en l’espace de 11 matchs. Il a surtout retrouvé l’état de forme qui lui avait fait défaut en Hongrie.

Canada Montréal

Avec l’Impact, Ontivero, prêté par Galatasaray, a le meilleur des deux mondes : du temps de jeu à profusion et un vestiaire dans lequel il côtoie quelques compatriotes. Il ne s’en cache pas, il apprécie sa vie à Montréal et sa première moitié de saison MLS. Il a inscrit deux buts et délivré deux passes en 703 minutes de jeu. «J’aimerais rester ici, mais ça ne dépend pas seulement de moi. Ça dépend aussi du président. Mais j’aime la ville et il y a beaucoup d’Argentins et de Latinos pour m’aider. Mon objectif est de rester ici. »
Il reste tout de même l’impression que l’Argentin n’a pas encore fourni la pleine mesure de son talent. « Il s’améliore et ses coéquipiers commencent à le connaître un peu plus, ajoute Mauro Biello. Je suis satisfait de son travail. »