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Blaise Pascal, mathématicien, philosophe et théologien français du XVII° siècle, défend dans les Pensées la religion chrétienne. Cet ouvrage posthume paraît en 1670 pour la première fois et traite de l’homme et de Dieu. Le texte étudié est un extrait du fragment 418 “Infini rien” des Pensées, dans lequel Pascal se penche sur l’existence de Dieu. Dans cet extrait, l’auteur cherche à savoir si l’homme doit choisir de croire en Dieu et si ce choix est compatible avec la raison, au cours d’une période de remise en cause de la vérité religieuse et de l’émergence d’un mouvement de libres penseurs : le libertinage.
Blaise Pascal veut ici prouver que l’homme à tout à gagner et rien à perdre à croire en Dieu, et s’évertue à montrer aux libertins qu’il est préférable d’accepter l’existence du divin.
Ainsi, Pascal présente d’abord le pari que constitue la croyance en Dieu pour l’homme car la raison ne peut rien y prouver, jusqu’à la ligne 7. Il expose ensuite la réponse d’un contradicteur libertin à son raisonnement des lignes 8 à 10. Enfin, Pascal explique pourquoi il est nécessaire de parier et montre ce que chaque homme a à y gagner, y compris le libertin, des lignes 11 à 20.


Blaise Pascal exprime en premier lieu en quoi la raison ne peut dire que le divin n’existe pas, et qu’il s’agit donc d’un pari de croire.
D’entrée Pascal prend la parole et propose de discuter de l’existence de Dieu, en énonçant “Dieu est, ou il n’est pas”. S’il se pose ce dilemme, c’est car les autorités religieuses sont remises en question par scientifiques et savants, comme lorsque Galilée prouve que la Terre n’est pas le centre de l’univers, que le Soleil ne lui tourne pas autour, mais que c’est bien elle qui est reléguée au statut de simple planète dans un système héliocentrique. Il inclut dans ses propos son interlocuteur, un libertin, un homme de raison qui s’oppose à la religion, pour qu'ils puissent réfléchir ensemble, en utilisant la première personne du plurielle avec “examinons” et “disons”. Puis son discours prend une valeur universelle : “de quel côté pencherons-nous ?” désigne en effet une opposition binaire de portée œcuménique, c’est-à-dire que d’un côté à l’autre, il faut que les hommes soient ensemble afin de vivre en accord les uns avec les autres.
L’auteur annonce ensuite que la raison n’aide en rien à comprendre ou expliquer l’existence de Dieu (l. 2). La raison, commune à tous les hommes, permet de formuler des jugements et de faire des choix, de différencier le vrai du faux et est donc contraire à la foi et à tout type de croyance. Or, si tous les hommes sont doués de raison, à l’instar des libertins, pourquoi y a-t-il des croyants ? Comment peuvent-ils faire coexister raison et transcendant, un être que l’on ne peut expérimenter mais que l’on reconnaît pourtant ? Pascal explique après que l’homme est insignifiant par rapport au “jeu” qui se joue à “l’extrémité de cette distance infinie”, le “chaos infini qui nous sépare” démontre l’impuissance et l’incompréhension de l’homme face à une potentielle entité supérieure. Le “jeu” qui s’y joue est un pile ou face, Dieu est ou il n’est pas, dépassant l’entendement humain, la balance peut pencher d’un côté comme d’un autre (comme à la l.2), édifiant l’incertitude, l’imprévisibilité et l’inconnu vis-à-vis du dilemme de Dieu.
Pascal incite par la suite le libertin à faire un choix personnel, “Que gagerez-vous ?” lui dit-il, énonçant ainsi le pari qui est proposé aux hommes, et remet en cause la raison qui est si chère au libertinage, car elle s’il écoute sa raison, le libertin ne peut parier. La rationalité empêchant même de considérer le divin comme possible et donc de parier.
Il poursuit en reprochant aux libertins leurs comportements à l’égard des croyants et de la religion dans le contexte de démenti de la religion chrétienne, car au final, ils n’en savent rien (“vous n’en savez rien”). D’une part ils ne savent rien du choix opéré par les croyants car eux-mêmes s’y brident au moyen de leur raison. D’autre part ils ne savent rien de l’inexistence de Dieu, car il est impossible de prouver qu’Il n’existe pas.

Après que Pascal ait présenté son idée, il fait intervenir le libertin, qui contre toutes possibles attentes ne nie pas la thèse de Pascal sans y réfléchir.
Même si c’est bien par “non” qu’il commence son propos, le libertin ne réfute pas, ce “non” montre paradoxalement son accord avec l’auteur par rapport à l’importance et la contrainte que représente la raison dans le choix. En parallèle il est remarquable que le discours du libertin n’est pas cohérent, étant donné qu’il utilise à deux reprises la conjonction de coordination “mais”, pour aller à l’inverse de ses précédents dires, tandis que l’utilisation fluctuante du futur (“je blâmerai”) et du subjonctif présent (“ils soient”) montre qu’il considère tout de même l’hypothèse de Pascal.
Alors qu’il ne contredit pas l’auteur, le libertin fait preuve d’une sorte de détachement. Il décide de ne pas se limiter à l’argument de Pascal, mais essaye plutôt de chercher une autre option dans le pari qu’il lui est proposé. Il affirme que “le juste est de ne point parier”, en utilisant sa raison plutôt que son instinct, l’homme pourrait parvenir à la conclusion que qu’il n’est pas obligé de faire un choix, car il peut désormais vivre sans le Créateur, l’autorité divine ne lui paraissant plus être une fatalité. Mais la raison peut-elle remplacer de quelconque façon la religion ? L’homme peut-il se substituer de sa croyance et vivre en paix dans un monde sans Dieu ? Si l’on s’intéresse à l’exemple de Dom Juan, le libre penseur de Molière, sa quête de vérité concrète et ses provocations incessantes envers l’Eternel le mèneront fatalement à la mort. Le “juste” ne parie donc pas car il ne s’y sent pas contraint ni obligé.


Pascal reprend enfin la parole pour prouver au libertin que sa parade au pari est impossible, et qu’en soit, la raison peut coexister avec la croyance.
Blaise Pascal ne renie pas le propos de son contradicteur, il énonce un “Oui” d’acceptation l.11, mais dans une certaine limite, car le libertin ne sait pas encore qu’il n’a d’autres choix que de se soumettre au pari, “il faut parier”. Et c’est ainsi que la raison ne peut contenir l’idée que Pascal se fait du pari, parce que “Cela n’est pas volontaire”, le libre penseur comme tous les hommes s’y retrouve “embarqué[s]”. Le libertin, ne jurant que par la conscience et la supériorité de l’esprit sur le dogme religieux, doit maintenant se passer de ce contrôle total et accepter de parier. Pascal explore ensuite les options qui lui sont offertes dans ce pari, en relançant la notion de choix personnel (“Lequel prendrez-vous" l.12). Il conforte sa démonstration en proposant son aide au libertin pour éclairer ce qu’il risque à parier, avec “Voyons” à deux reprises et insiste encore sur le fait qu’il n’y peut rien, “puisqu’il faut choisir”. Pascal lui expose donc à quoi le libertin se risque : il a “deux choses à perdre : le vrai et le bien”. Ces deux éléments sont bien des éléments clés que seule la raison permet de distinguer, respectivement du faux et du mal. Pascal lui propose alors de gager sa raison volonté (l.14), en les reliant aux notions de connaissance et de béatitude, seulement atteignable si le pari est effectué. Il lui indique enfin que parier est sa seule s’il veut éviter à sa nature de tomber “l’erreur et la misère”, s’il ne parie pas, et si Dieu existe, son existence se retrouve dénouée de sens, il ne pourra trouver paix et bonheur sans parier, il n’obtiendra ni la connaissance ni la béatitude à continuer de refuser de se soumettre à ce choix qui dépasse son propre entendement.
Après coup, l’auteur spécifie parmi les deux choses que le libre penseur a à engager, la raison et la béatitude, il n’en a en fait aucune à perdre. Il insinue que la raison ne peut pas être totalement oubliée, car elle a tout de même un rôle à jouer. Étant donné qu’il faut “nécessairement choisir”, la raison “n’est pas plus blessée” car le libertin est obligé de faire le choix, et cette obligation efface la qualité de la raison, vu que le pari dépasse l’homme, rappelant que le “jeu” se joue “à l’extrémité de cette distance infinie” (l.3-4). En revanche, la raison peut également ne pas être “blessée” car même si le fait de choisir lui est imposé, le libre penseur peut se servir de sa raison pour gager, pour parier. Après ce “point validé, Pascal s’attaque donc à la béatitude. Il s’interroge comme si raison et béatitude ne pouvait s’allier : “Mais votre béatitude ?” ; il termine en pesant “le gain et la perte en prenant croix que Dieu est”. Si Dieu est, “vous gagnez tout”, et s’Il n’est pas, “vous ne perdez rien”, et en conclue ainsi qu’il faut donc gager “qu’il est dans hésiter”. Pascal déclare que l’homme ne prend pas de risque à parier, qu’il ne peut en sortir que gagnant, et que même le libre penseur n’à rien à perdre, puisqu’il est désormais cohérent d’allier raison et croyance.


De telle manière, Blaise Pascal énonce sa vision de la croyance en Dieu et cherche à convaincre non seulement les libertins mais tous ceux qui doutent de la religion. Il expose que l’homme a tout à gagner et rien à perdre à croire en Dieu, car finalement il ne connaîtra le résultat du jeu qu’au moment de la mort, et possède donc toutes les raisons de parier. Il engage également que la raison est compatble avec la croyance, et que la béatitude en est la finalité.
Le principe d’un pari est pourtant que l’issue est incertaine. L’on peut soit tout gagner et rien perdre - soit rien gagner et tout perdre, il est difficilement envisageable de parier sans avoir rien à perdre et tout à gagner. C’est pourtant bien ce que soutient Pascal, nous pouvons y voir là aussi un pari, surtout si cela relève de l’autorité divine, et de cette incessante opposition entre incompréhension et raison, entre Dieu et homme, entre grandeur éternelle et petitesse de l’entendement : “Infini rien”
     
 
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