Notes

En début de semaine on m’a demandé si je pensais que la « société civile peut co-construire des solutions alternatives. » Je pensais y répondre en une phrase sur twitter, mais après une soirée à lire un peu et à échanger sur le sujet je me suis rendu compte que la question n’était pas aussi facile à résumer en 240 caractères ! Dans cette petite phrase il y avait des mots qui s’opposaient, d’autres qui nécessitaient des éclaircissements : co-construire d’accord, mais comment et avec qui ou quoi ; et d’abord co-construire est ce compatible avec « alternatif » ? Une sacrée colle.
Pour mon collègue de Sud-Rail la question était forcément tranchée et liée « aux béni-oui-oui de la démocratie participative (outil pensé et mis en œuvre par les potentats de la démocratie représentative, qui n'ont évidemment aucune intention de restituer le pouvoir qu'ils ont mis tant d'efforts à extirper des citoyens »). Rien que ça… ;)
Désolé pour Soulages, Mélenchon et le Medef : je n’aime pas le noir et blanc, les évidences et je déteste les définitifs : j’ai donc (essayé) de creuser un peu.


1. Dis Google c’est quoi la « société civile ? »
Vous avez remarqué ? Les gens intelligents, les barbares, les entrepreneurs et ceux qui savent écrire commencent souvent un livre ou un exposé par une synthèse richement référencée à grand coups de « petit un »et de renvois en fin de pages que personne ne trouve jamais le temps de lire (1). Pour certains c’est qu’ils se sentent investis d’un souci pédagogique de bien faire; pour d’autres (avouez !) ça reste un moyen assez facile de combler les trois quarts d’un ouvrage à peu de frais avant d’arriver à une conclusion souvent pertinente. (Rassurez vous… personne ne vous en voudra, après tout ce n’est pas votre faute si vous êtes énarque, ou affilié !)
Pour ma part, je n’ai pas ce talent, je suis juste un cheminot. Malgré tout si le sujet de la société civile vous intéresse je vous laisse ce lien : http://urlz.fr/1Eho . Croyant au participatif et au libre, n’hésitez pas à compléter ou contredire ce point, à donner votre point de vue à l’envie. Pour ma part je vous invite à directement à me suivre sur la ligne suivante pour lire (ma) modeste compréhension de la chose ; d’autant plus que se rapproche la fin de mes 45 minutes de pause.

Dans (ma) conception : la société la civile représenterait surtout l’ensemble des esprits libres. Quelques courageux -que vous êtes- qui ne se définissent pas uniquement au travers d’un rôle sociétal imposé. Les gens de ma société civile sont faciles à repérer : ils sont sur twitter !!! Leurs profils sont particuliers, lisez les : ils laissent une part à l’humain et au personnel !

Leurs parcours sont d’ailleurs souvent atypiques. On y trouve des membres de Comex qui se revendiquent femme, maman, et artiste un peu fascinée par tout ce qui vient de la rue … des agents impertinents, mais souvent avec la bonne réplique au bec , (à plus ou moins un verre) … des ingénieurs qui font de la com … des écrivains-militants-entrepreneurs, des anciens « derniers de la classe » devenus champions pour la France, des directeurs de l’innovation qui osent et qui s’affichent sur fond boisé … des anciens myopes-1er-de-la-classe entrés en rébellion contre une partie des « élites » qui se pensent « surhommes » ; un peu rebelles jusqu’à mettre un point d’honneur à finir leurs études universitaires sans ouvrir un livre au programme … des gens en opposition (tendre) avec leur paternel pour qui un garçon de 14 ans en 1990 doit forcement aimer le foot, sortir courir les filles, et ne pas s’intéresser à l’informatique (un « truc pour gonzesse »). Paradoxal : mélangez les deux cas vous obtenez parfois un pro numérique-Littéraire-Syndiqué.
En bref... des gens avec des points de vues multiples, des curieux de tout et du numérique en particulier.


2. « Vite, plus que 15 minutes ! »
J’oppose à ce monde libre et de manière non exhaustive :

- L’état, et en particulier les politiques qui baissent leurs pantalons ou leurs jupes dès qu’on parle de gros sous ou d’élections, même si pour ça ils doivent renoncer à leurs convictions.
- Les cadres adeptes du fonctionnement hiérarchique et de la prime (s’il vous plait, risquez votre côté humain : si on peut le faire avec une famille à charge et 1900 euros par mois c’est que ce n’est pas impossible !)
- Ceux qui n’aiment pas les cadres et les entrepreneurs … parce qu’ils sont cadres et entrepreneurs.
- Ceux qui pensent que le travail est une valeur immuable qui ne peut pas changer ou disparaitre même avec le numérique.
- Ceux qui disent « d’accord mais ce n’est pas le même budget » alors qu’on parle de la même entreprise.
- Les machos.
- La conception « catholique du travail » du bon cadre qui pense que toujours dire oui au n+1 c’est bon pour l’entreprise.
- Le fait de Travailler dans la douleur, et si possible très tard le soir c’est la seule vérité. (–Eux- ils ne sont pas papa/maman avec un fiston à charge, il fallait réfléchir avant, et puis d’abord « quand on aime on ne compte pas ses heures » !).
- Ceux qui en appellent au règlement pour ne prendre aucun risque personnel.
- Les fans de Zuckerberg (qui n’ont pas compris que le Monsieur, victime d’un gros coup de chance, n’a fait que décliner le concept immodeste du livre de fin d’année scolaire tant apprécié des pom-pom girls Américaines)
- Ceux qui pensent que « je suis chef moi, pas le temps d’aller sur intranet »



3. « Oui patron, j’arrive de suite, je finis de taper un mail pour Bénédicte! »
Vite, vite, vite une conclusion, même plus le temps de relire et zut pour les coquilles éventuelles !
--> Co-construire : certainement pas !!! Piquez, proposez, innovez, déboulonnez, reconstruisez, changez les avec votre énergie, et avec pour objectif l’intérêt commun !

A ceux d’en face : Mettez votre logiciel à jour ! Le risque en collaborant trop c’est de se faire assimiler.
Le côté obscur est le plus confortable, c’est bien connu :)
J’ai été frappé en lisant le livre de Gilles Babinet (celui de 2014) de voir à quel point il est pointu et novateur lorsqu’il parle du numérique, mais aussi à quel point le ton peut (un peu) s’infléchir lorsqu’on en vient à « Nicolas » et à l’état avec qui à la fin il invite à collaborer.… Allons bon vous êtes plus innovateurs qu’eux, c’est à vous de venir vers eux et pas l’inverse !

Mon temps est écoulé ! J’aurais voulu vous donner en exemple le système de médecine Zapatiste – des intra entrepreneurs avant l’heure- qui pour contrer les défauts « des petits cadres qui marchent à l’intérêt personnel » ont mis en place un système intelligent.
Quelques mois par an un responsable élu prend des décisions, il n’est pas payé plus. Le reste de l’année il redevient un administré comme les autres, et devinez quoi… les décisions prises le sont souvent pour l’intérêt commun de leur « petite entreprise révolutionnaire ». Etrange non ? J’aurais aussi voulu parler des MOOC, savoir si ces formations seraient reconnues un jour à la SNCF … tant pis ça sera pour une prochaine.
Si j’ai envie … ;)

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(1) … et ne vous avisez pas de me contredire.