Notes

Le serpent réapparaît également dans "L'homme et le serpent d'herbe", la première histoire du dixième roman, qui décrit un homme qui punit un serpent qu'il a trouvé. Dans la tradition chrétienne, comme les serpents l'ont fait et comme on l'associe souvent à la malice, cela semble être un acte raisonnable. Cependant, le serpent soutient qu'une association générale à la malice n'équivaut pas nécessairement à une personnalité individuelle de la méchanceté. Elle va plus loin en niant que leur espèce est le symbole de l'ingratitude et en plaçant ce symbolisme sur l'humanité. L'homme, souhaitant un contre-argument, sollicite plusieurs autres animaux, chacun étant d'accord avec le serpent, au désarroi de l'homme. Il les appelle à plusieurs reprises indignes de confiance, donc invalides, en inventant des raisons de les appeler ainsi, et il sollicite un autre animal. A la fin, il affirme qu'aucun de leurs arguments ne fait une différence, car il raisonne, que tout a été fait pour l'homme, sans justification. La Fontaine soutient donc ici que ce n'est pas tellement le serpent qui incarne le mal, mais plutôt que l'homme croit que le serpent incarne le mal, que cela soit vrai ou non, et justifie ainsi toute action comme la répression du mal. Ceci peut être élargi pour représenter la façon dont les gouvernants attaqueront d'autres nations, au nom de la "répression du mal". Ces dirigeants les chasseront comme étant mauvais avec raison, mais La Fontaine argumente que ces raisons sont peu judicieuses. Cela s'accorde bien avec l'interprétation secondaire de cette histoire, celle que La Fontaine explicite à la toute fin de la fable. Il affirme que l'homme peut être irrationnellement déraisonnable, et que, pour ne pas attirer la colère de l'homme sur eux, ils ne devraient pas critiquer, ou sinon le faire de loin. Et c'est ce qu'ont fait la plupart des auteurs des Lumières : Beaumarchais satire la royauté espagnole et Voltaire publie ses livres de Suisse.

Au final, le serpent possède plusieurs symbolismes différents, que diverses littératures, dont Jean de La Fontaine, utilisent dans leurs romans. En particulier, La Fontaine utilise le serpent comme antithèse de manière à exprimer la dualité du raisonnement humain et de l'irrationalité. Mais ce n'est pas que de la littérature. Dans toutes les formes de médias, le serpent est représenté le long de ces symboles.

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