Notes

3 Janvier 1978 - District 10
Je ne connaissais aucun des tributs du district Dix. Cependant, l’atmosphère était pesante étant donné que j’en ai tué un. C’était l’un des deux garçons, le plus âgé, qui avait attaqué Maysilee pendant une averse, alors que je cherchais à récupérer de l’eau. Je voulais juste la défendre, en suivant mon idée de base : ne tuer dans l’arène qu’en cas de nécessité de défense. Mais cela n’a rien enlevé à ma culpabilité lorsque je suis arrivé sur l’estrade. Le regard que je sentais sur moi ce jour-là était pesant, et j’ai su que ces gens-là ne seraient pas faciles à convaincre, finalement. Qui voudrait entendre et suivre l’homme qui a tué l’un des enfants de son district ?

Alors, j’ai essayé de rendre le meilleur hommage possible à Peter, même si je ne le connaissais ni de Godric Gryffondor ni de Salazar Serpentard. J’essayais de leur montrer que ma compassion était sincère et n’était pas uniquement destinée à ce qu’ils me suivent dans mon projet. La culpabilité me dévorait réellement, même si je ne le montrais pas beaucoup, juste assez pour que les gens comprennent que j’étais sincère mais pas trop pour ne pas alarmer le Capitole trop tôt dans la tournée. Si la famille de Peter a gardé une hostilité complètement légitime pour moi, la plupart des autres habitants du Dix ont fini par passer au-dessus de cela pour se rallier à ma cause, à la cause de tout Panem. Après tout, le district Dix, celui dédié à l’élevage animal, est pauvre, bien qu’il le soit moins que le Onze ou le Douze.
Les Pacificateurs, eux, n’étaient pas moins virulents qu’au Onze. Mes allusions ne les ont pas laissé indifférents et ils auraient certainement agi si en, les sentant de plus en plus tendus et en voyant leur main se serrer sur leur arme, je n’avais pas jugé bon de changer de sujet. Je ne peux pas encore me permettre qu’il m’arrive quelque chose, c’est bien trop tôt dans la tournée.

Après mon discours, c’est un groupe d’enfants qui m’a fait visiter le district. J’ai admiré les plaines remplies de bovins, d’ovins ou encore d’équins, les nombreux poulaillers et clapiers où étaient détenus les volailles et les rongeurs... c’était fascinant. Je n’avais jamais vu autant d’animaux en même temps avant. Dans les bois interdits du Douze, il y en a, mais ce sont des bêtes sauvages, qui ne viennent jamais toutes en même temps. Comme pour le Onze, le Dix n’a pas le droit de garder les animaux pour se nourrir, les gens doivent les envoyer au Capitole. J’ai à nouveau éprouvé cette répugnance qui m’a poussé à expliquer aux enfants de manière plus claire, vu l’absence des Pacificateurs, la nécessité d’en finir avec tout ça. Ils semblaient être plutôt bon public et m’ont posé des questions sur tout ça. S’ils en parlent plus tard à leurs parents, à l’abri des oreilles indiscrètes, ce ne pourra être que bénéfique.

Une nouvelle fois, ce moment agréable a tourné court et j’ai dû assez vite remonter dans le train pour continuer la tournée. Tandis qu’on partait vers le district Neuf, j’ai eu une discussion avec ma mentore, qui craignait que je m’attire des ennuis avec mes propos, mais je l’ai rassurée. Elizabeth, elle, m’a bien fait comprendre que mes discours ne lui plaisaient pas et qu’elle aurait préféré que je lise les siens, mais je l’ai envoyée promener. Il est hors de question que je fasse sa propagande. Je sais que mes discours plaisaient sans doute à Lily et à Persephone, et ça me suffit. J’espère d’ailleurs pouvoir les contacter bientôt.