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15 janvier 1978 - Palais présidentiel, Capitole (partie 1)

Après douze jours de tournée et deux de repos, me voilà enfin arrivé à mon but ultime : le Capitole, et plus précisément, le palais présidentiel. Ici, je n'aurai pas de discours à faire, je suis simplement là pour « célébrer ma victoire » auprès des gens du Capitole. C'est vraiment la dernière chose que j'ai envie de faire, surtout que j'ai une petite idée de la manière dont je serai reçu. Elizabeth a laissé tomber pour de bon l'idée de me donner des conseils, et c'est maintenant Cindy, ma mentore, qui a pris le relais. Elle m'a suggéré de faire comme si la tournée s'était déroulée normalement du point de vue du Capitole, ou du moins, de ne rien tenter ici. De toute manière, c'était déjà ce que je comptais faire. On ne peut pas compter sur les gens du Capitole pour soutenir la révolution, ils suivront toujours aveuglément Snow. C'est triste, mais c'est comme ça. Elle m'a également conseillé de ne pas abuser sur l'alcool, et je l'ai rassurée pour ça, sans mentionner que dès que mes corvées seront finies, je m'empresserai d'aller retrouver Chaff pour parler révolte autour d'un bon whisky.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que mon arrivée dans les jardins du palais présidentiel n'est pas passée inaperçue. Quand je suis descendu de la limousine qui m'a transporté entre la gare et le palais, il y avait déjà des centaines, voire des milliers de gens qui m'attendaient, et, dès que j'ai posé un pied à terre, l'hymne de Panem s'est lancé. Chacune de ses notes me semblaient bien plus puissante ici que dans n'importe quel district, et je me suis surpris à chanter les paroles dans ma tête.

« A Horn of Plenty,
A Horn of Plenty for us all,
And when you raise the cry
The brave shall heed the call
And we should never falther
The Horn of Plenty for us all !

A Horn of Plenty,
A Horn of Plenty for us all,
Our flag will raise above,
Panem shall reign above,
May our nation never fall
The Horn of Plenty for us all ! »

Ces paroles me rappellent pourquoi je me bats. Pour annuler les Jeux. Pour construire un Panem plus humain, où chacun pourrait manger à sa faim et vivre sans la crainte de voir ses enfants sélectionnés à la Moisson. En gardant cette pensée en tête, je suis Elizabeth qui a commencé à fendre la foule, en adressant sourires et signes au gens du Capitole. Ceux-ci me regardent d'un air curieux, comme si j'étais une bête de foire – il y a vingt-cinq ans qu'ils n'ont pas vu un tribut du district Douze survivre aux Jeux. Etrangement, ils ne me semblent pas si hostiles que ça. Peut-être qu'ils ne comprennent pas l'influence que j'ai eue pendant les Jeux... ou peut-être que Snow a fait en sorte qu'ils ne soient pas au courant du soulèvement de certains districts. Alors, ils auraient réussi à bloquer ici les ondes de la télévision du district Trois, la télévision de la rébellion, mais pas dans les autres districts ? La situation est encore plus à mon avantage que je le pensais, dans ce cas.
Rapidement, je trouve toute cette foule qui se resserre autour de moi oppressante. J'ignore les mains qui se tendent vers moi, voulant éviter le plus possible un contact physique avec ces gens qui ne vivront jamais les mêmes atrocités que moi. L'hymne et l'ambiance sonore me semblent étouffants, je n'ai jamais été habitué à des musiques aussi fortes, mais je prends sur moi pour la caméra qui nous filme, Elizabeth, Cindy et moi. Heureusement, une fois que nous entrons sur les lieux de la réception, la grande salle du palais présidentiel, qui me rappelle un peu celle de Poudlard, l'hymne s'éteint et chacun commence à vaquer à ses occupations. Elizabeth s'extasie sur les rideaux et les meubles du Président, et je dois me mordre les joues pour ne pas rire. Cependant, j'échange un regard exaspéré avec Cindy. Elle non plus n'aime pas cette ambiance, et elle m'a déjà révélé que la soirée donnée en son honneur au Capitole était également une corvée pour elle.

Un énorme buffet est dressé dans un coin de la pièce, et une fois que je suis libre de mes mouvements, je m'en approche, curieux de voir à quoi ressemble la gastronomie du Capitole. Je prends simplement un petit four pour commencer, mais rien que ça me semble trop sucré, trop écoeurant. Je laisse alors tomber, et décide de prendre un verre d'alcool du Capitole pour me donner du courage. Contrairement à la nourriture, je le trouve vraiment bon et raffiné, peut-être un peu trop pour moi, qui me contente de n'importe quelle boisson ayant un minimum de degrés habituellement. Je me force à ne pas en reprendre et tente de manger quelque chose de salé, qui passe un peu mieux que le sucré mais me répugne tout autant.

- Tu cales déjà ?

Je me retourne vers la personne qui m'a adressé la parole : il s'agit de l'un des membres de mon équipe de préparation, Julius. Je n'ai pas trouvé ces gens particulièrement avenants, mais ils avaient au moins l'avantage d'être bêtes, et donc pas méchants.

- Je ne suis pas habitué à manger autant. Il y a sur ce buffet de quoi nourrir tout le district Douze pendant deux ans.

Julius se met à rire, et je comprends tout de suite qu'il prend ça pour une plaisanterie alors que c'était censé être une pique. Je roule des yeux sans pouvoir m'en empêcher, puis analyse du regard le contenu du verre qu'il me tend.

- Bois ça, ça te fera vomir et tu pourras manger à nouveau derrière. Tout le monde le fait, ici.

Son explication me fait halluciner. Dire que pendant qu'on meurt de faim dans les districts périphériques, les habitants du Capitole se font vomir pour pouvoir se gaver jusqu'à n'en plus pouvoir. Ces gens-là sont encore plus indécents que je le pensais. Je secoue alors la tête en signe de négation, tout en repoussant le verre vers lui.

- J'ignorais que l'un de vos passe-temps favoris était de gaspiller de la nourriture pendant que d'autres meurent de faim sous vos yeux.

Julius n'a pas le temps de me répondre, je le laisse planté là et cherche du regard Cindy. J'ai besoin d'un visage familier, de quelqu'un avec qui supporter cette soirée. Je la vois discuter avec Elizabeth et un homme qui m'est inconnu, et je les rejoins. En me voyant, Elizabeth me sourit et désigne son interlocuteur.

- Ah, Haymitch, te voilà. Je voulais te présenter Ulysse, le Haut-Juge de cette Expiation.

Je dévisage l'homme du regard et finis par serrer la main qu'il me tend, en serrant également les dents pour supporter le contact de sa main. C'est donc lui, l'homme qui a décidé de m'attribuer un Dix lors de ma présentation aux Juges. Je l'analyse du regard, et il me semble tout aussi ridicule qu'avant mes Jeux, avec sa perruque à la Louis XVI. Je fais cependant des efforts pour supporter la conversation tandis qu'Elizabeth et lui se racontent à nouveau en détail les cinquantièmes Hunger Games. C'est terriblement difficile, chaque mot me remet en tête des images contre lesquelles je lutte pour les oublier, et rapidement, j'ai à nouveau l'impression d'étouffer, tandis que je sens tout mon corps passer à nouveau en mode survie. Lorsqu'Ulysse mentionne Maysilee, je craque et je prends la main de Cindy pour la tirer de là, en prenant comme prétexte que nous allons danser. Ma mentore suit sans broncher, elle doit comprendre comment je me sens.

La valse traditionnelle du Capitole, qui résonne sur la piste de danse, me donne une occasion de me changer les idées. Je me force à me souvenir du bal de Noël et de la valse que j'ai dansée avec Persephone pour me rappeler des pas, en essayant de ne pas me souvenir de la manière dont s'est terminée cette soirée. Je soupire légèrement pour évacuer toute la tension dans laquelle je suis, puis je glisse une main dans le creux du dos de Cindy tout en serrant sa main de l'autre. Etant donné que j'ai une bonne mémoire, mes pas se font tout de suite assurés, même plus que ceux de ma mentore, que je guide dans sa danse.

- Désserre un peu ta main, Haymitch, tu me fais mal.

Je me rends compte alors qu'en effet, je broie littéralement la main de ma cavalière, et je relâche immédiatement cette pression en m'excusant. C'est difficile de ne pas laisser paraître l'état de mon corps dans la danse, mais je fais des efforts pour que Cindy ne voie pas que je me sens bien plus mal que je veux le laisser paraître. Je fais de mon mieux pour me concentrer sur la valse, mais je ne peux m'empêcher de penser à Maysilee, de la revoir quitter ce monde sous mes yeux sans que je sois capable de faire quelque chose pour l'aider. Là, Cindy semble remarquer que quelque chose ne va pas car elle me rapproche un peu plus d'elle comme pour me donner une étreinte, et je me laisse faire. Elle fait partie des rares personnes, avec Chaff, Lily, Mary et Persephone, qui peuvent me toucher sans que je ne dise rien.

- Ca va aller, Haymitch. Tu as été très courageux pendant cette tournée, et je sais qu'il y a eu des moments très difficiles pour toi, mais c'est bientôt fini. Je ferai en sorte que tu n'aies pas à revenir à Panem jusqu'à la prochaine Moisson, d'accord ?
- Je serai obligé de revenir si les choses se concrétisent. Et il n'y aura pas de prochaine Moisson, je refuse qu'il y aie à nouveau des Jeux maintenant que les districts se réveillent.

Je parle évidemment à voix basse, pour n'être entendu que de mon amie.

- Je m'occuperai de tout ça avec les autres pendant que tu seras absent. Les autres cerveaux de la rébellion sont Chaff Mitchell, Seeder Howell, Beetee Latier et Wiress Plummer, c'est ça ?
- Oui, et on a aussi la cheffe des Pacificateurs du district Sept avec nous. Elle pourrait être une bonne alliée, mais il faut faire attention avec eux. Il faudra aussi prendre contact avec les maires et présidents des districts favorables à la rébellion, mais ça, je m'en chargerai avant de partir. Il faudrait simplement que tu prennes la relève ensuite avec le maire du Douze pour garder une communication entre les districts.
- Bien... on fera comme ça.

J'ai presque l'impression qu'à cet instant, c'est moi le mentor, et cette inversion de situation m'amuse légèrement. Mais nous sommes rapidement coupés à cet instant par l'hymne, qui s'élève à nouveau. Tout le monde sort alors du palais, et je lance un regard interrogateur à Cindy, qui me prend la main et m'entraîne aussi dehors.

- Le Président Snow va faire son apparition, m'annonce-t-elle.
     
 
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