Notes

Enfin, nous sommes tous réunis. Tous les cerveaux de la rébellion. Il est 18 heures, et j'ai réussi à ramener tout le monde chez moi, où nous avons décidé de nous réunir dans la plus grande discrétion possible. Wiress, Beetee, Seeder, Cindy, la cheffe des Pacificateurs du district Sept – dont je me suis assuré de la loyauté - et moi sommes installés autour de la table de ma salle à manger. Chaff nous amène de quoi grignoter, et surtout, de quoi boire, avant de s'installer avec nous. Dès que le whisky est posé sur la table, je m'en sers un verre et j'en bois une gorgée avant de regarder mes collègues « vainqueurs ». Tous semblent attendre que je prenne la parole, et c'est donc ce que je me décide à faire.

-Avant toute chose, j'aimerais vous remercier de me suivre dans ce projet qui doit être le nôtre. J'ai profité de ma visibilité en tant que vainqueur d'une Expiation pour lancer les choses, mais il faut que vous compreniez que je ne peux pas être votre leader. Je ne serai pas tout le temps là, et de toute manière, je pense que pour une telle révolte, il n'est pas bon d'avoir un leader. Le seul vrai leader, c'est le peuple de Panem qui acceptera de se révolter contre le Capitole. Notre rôle à tous, ce sera de le guider, dans nos différents districts, et d'essayer d'enrôler petit à petit tous les autres dans le mouvement, tout en se protégeant des attaques du Capitole, parce qu'il y en aura. Rappelez-vous de ce qui est arrivé au district Treize, il ne faut pas qu'un autre subisse le même sort, et il faut s'en souvenir comme la preuve de ce que le Capitole est capable de faire. Il faudra se préparer à chaque riposte avant d'engager un acte de révolte, et minutieusement. Ne jamais commencer un plan sans avoir préparé une défense contre le Capitole. Là-dessus, c'est Wiress et Beetee qui pourront le plus nous aider, étant donné qu'ils viennent d'un district où on construit des objets électroniques, sans compter que ce sont sans doute les personnes les plus intelligentes de nous tous.

J'adresse un regard aux deux mentors du district Trois, qui échangent un regard et approuvent mes paroles en hochant la tête.

-Nous allons analyser tous ensemble la manière dont le Capitole a déjà riposté contre les différents soulèvements, ainsi que les armes qu'il a utilisées il y a cinquante ans, tout en gardant à l'esprit qu'il y a sûrement bien pire qui nous attend : l'Histoire a progressé depuis la dernière révolution, et pour l'instant, il n'y a eu que quelques soulèvements dans les districts, qui ont connu une répression même si le peuple a riposté.

Tous ensemble, nous commençons à réfléchir et à dresser une liste des armes du Capitole. Là-dessus, Stella, la cheffe des Pacificateurs du Sept, nous est d'une grande aide, puisqu'elle nous fournit la liste du matériel qui est à disposition des Pacificateurs. Elle nous fournit également quelques informations sur le Capitole. Hovercrafts, bombes aériennes, bombes souterraines, diverses armes à feu.. La liste s'agrandit, et plus elle s'agrandit, plus j'ai conscience des risques qu'on endure si la rébellion échoue. C'est pour cela qu'il faut tout mettre en œuvre pour que ce ne soit pas le cas. Une fois qu'on a fini, je duplique la liste d'un coup de baguette pour que tout le monde en aie une. Maintenant, tous ici savent que je suis un sorcier étant donné que je les ai fait transplaner avec moi, et ils ont juré de garder le secret.

-Avec les habitants du Trois, on s'occupera de créer des armes capables de rivaliser avec celles du Capitole, nous annonce Beetee. Je pense qu'il est plus raisonnable de ne rien faire tant que nous ne les avons pas. On pourrait même faire croire au Capitole que nous avons renoncé à nous battre. Que pensez-vous de cette stratégie.
-C'est une idée de génie, Beetee, confirme Cindy.

Petit à petit, tout le monde approuve les paroles de Beetee, puis ils me regardent. Je sais que c'est moi qui devrai avoir le dernier mot. Je réfléchis rapidement. Je n'aimerais pas faire croire au Capitole, même pendant un instant, qu'il a gagné, mais je finis par me dire que le retour de bâton sera encore plus difficile pour Snow, et qu'il mettra plus de temps à réagir que si on attaque tout de suite. Sans compter que nous avons le temps de créer des armes performantes, et que, parallèlement à tout cela, je pourrai continuer mes études à Poudlard pendant un bon moment.

-Je suis également d'accord avec Beetee. La première chose à faire est donc de prévenir nos districts qu'on attend un peu pour lancer l'assaut, et le mieux, ce serait qu'on en profite pour rassembler en secret le plus de districts possibles, notamment les ouvertement rebelles et ceux qui ont été sceptiques, comme le Cinq. Pour les districts de carrière, on devrait attendre un peu. Pour l'instant, je sais que le Deux ne nous rejoindra pas, mais on a nos chances avec le Quatre, et même avec le Un. J'ai su être convaincant dans ce dernier district, on m'a applaudi à la fin de mon discours. J'ai l'impression qu'ils tiennent plus à leur jeunesse qu'aux Jeux, et ça jouera forcément en notre faveur. En ce qui concerne les Jeux, justement, au lieu de demander l'annulation de toutes les éditions, commençons par faire en sorte que la prochaine n'aie pas lieu. Et petit à petit, les suivantes ne se dérouleront pas non plus si on y arrive. L'avantage, c'est que l'Expiation est derrière nous et que les règles ne peuvent pas être modifiées contre nous. Celles des Expiations ne doivent pas l'être non plus, mais vous connaissez le capitole, et je crains, en revanche, que la troisième Expiation soit la plus terrible de toutes si elle a lieu. Mais nous avons le temps de nous y préparer, et avec un peu de chance, d'ici là, il n'y aura plus de Jeux. Qu'est-ce que vous en dites ?

Mes paroles sont à nouveau approuvées. A nouveau, je sors ma baguette et duplique la broche de geai moqueur en plusieurs copies, que je donne à chacun.

-Je rentre en Ecosse après la réunion. Si vous voulez me contacter, ou vous contacter entre vous, assurez-vous d'être seul, puis serrez très fort la broche dans votre main en pensant au destinataire et elle émettra une légère vibration chez celui-ci, qu'il sera le seul à percevoir. Ensuite, vous n'aurez qu'à parler comme si on était là, mais veillez toujours à le faire discrètement, ou quand vous êtes sûrs de ne pas être surveillés par le Capitole ou toute autre personne indésirable. Si vous avez besoin de moi dans l'urgence, n'hésitez pas à me contacter et je serai là au plus vite. N'hésitez pas à vous en servir aussi entre vous, ça marche avec tous ceux qui possèdent cette broche. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour permettre aux districts de communiquer entre eux en mon absence. Enfin, je vous conseille de la cacher, il ne faudrait pas que le Capitole se rende compte de ce stratagème.

Tout le monde regarde sa broche, puis Beetee l'accroche sur ses vêtements, mais à l'envers, et tout le monde l'imite. Je suis le seul à la garder à l'endroit. Nous passsons encore un moment à discuter de choses et d'autres, et nous finissons par trouver des accords. La soirée se termine vers 22 heures, et finalement, j'ai réussi à ne pas trop boire. Pour clôturer la discussion, je sers un verre de champagne à chacun, puis je me lève, accompagné de tout le monde afin de porter un toast.

-Panem aujourd'hui, un meilleur Panem demain, un nouveau Panem pour toujours.

Nous trinquons tous ensemble, puis je vide mon verre d'un coup. Heureusement que je n'ai pas trop bu, étant donné que je vais à nouveau devoir transplaner au Onze, au Sept et au Trois pour ramener tout le monde à bon port, avant de revenir au Douze pour rentrer à Poudlard par ma cheminée. En effet, j'ai décidé de rentrer le plus tôt possible, ne pouvant plus attendre de retrouver Persephone. J'arriverai en tout début de matinée, là-bas, et je pourrai enchaîner directement sur les cours, même si ça risque de m'épuiser étant donné que je n'ai pas dormi depuis bien longtemps. En tout cas, la perspective de reprendre ma vie d'élève de Poudlard me fait du bien, même si je sais que je devrai m'absenter souvent, et peut-être plus rapidement que je le pense.
Une fois que tout le monde est prêt à partir, je demande aux autres de s'accrocher à moi, puis je transplane pour les ramener tous à bon port. Bientôt, moi aussi, je retrouverai ma deuxième maison.