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11 janvier 1978 - District 2

Notre nation ne serait rien sans le superbe travail de la pierre venant du district Deux. Ils construisent et fortifient nos villes et ses habitants sont connus pour leur grande force physique. Mais en réalité, ce district possède aussi une spécialité cachée : c'est ici que sont formés la plupart des Pacificateurs et que leurs armes sont fabriquées. C'est aussi l'un des trois districts de carrière, où les enfants s'entraînent pour devenir des tributs jusqu'à leurs dix-huit ans avant de se porter volontaires, et celui qui forme les carrières les plus forts et qui a offert le plus de survivants à Panem. Si on ajoute à cela le fait que c'est l'un des districts les plus riches et celui qui est le plus fidèle au Capitole, je pense qu'on peut dire que mon travail ne va pas être facile. Ca, plus le fait que ce district soit celui de mon ultime adversaire, mon ultime victime, dans l'arène, me donne une réelle boule au ventre tandis que mon train arrive en gare. Ma mentore me recommande d'être prudent et de faire les choses intelligemment, tandis que mon hôtesse a abandonné l'idée de me faire changer d'avis, comprenant que cela n'arriverait pas, surtout dans cette partie stratégique de la tournée. Juste avant que je sorte du train, elle a juste cru bon de me rappeler que le district Deux est le seul à ne pas s'être rebellé contre le Capitole, lors de la révolte d'il y a cinquante ans et demi. Mon angoisse n'a fait que monter un peu plus à cette information, mais j'ai décidé de la cacher et surtout, de l'ignorer. Tout n'est pas perdu, même si je sais que ma stratégie a très peu de chances de fonctionner ici, au Deux.

A la gare, je suis accueilli par la bande des survivants, dont Brutus, celui qui a remporté les 58èmes Hunger Games, il y a deux ans. Je me souviens de ses Jeux comme si c'était hier, il avait une réelle force physique qui lui a permis de gagner. Il doit mesurer au moins deux mètres et je suis obligé de lever la tête pour le voir en entier. Il me tend la main, et lorsque je la serre, j'ai presque l'impression qu'il me broie les os. Je ne sais pas si c'est volontaire ou non, et après tout, cela ne serait pas étonnant, j'ai tué sa disciple. J'ose à peine le regarder dans les yeux, mais je me force à le faire et ce que j'y vois ne m'encourage pas pour la suite. Après ce qui me paraît une éternité, Brutus me lâche la main et part sans dire un mot en direction de l'hôtel de justice. Je le suis, toujours aussi angoissé.

Le district Deux est composé de petits villages, mais l'hôtel de justice est commun à tous. Pour y aller, nous passons devant l'usine où sont fabriquées les armes des Pacificateurs, et je lui jette un coup d'oeil. Quel dommage qu'elle n'aie pas été au Trois, on l'aurait sans doute détruite hier. Après la révolte, les gens du Trois ont enfermé les Pacificateurs dans une cave fermée à double tour, et ils ont fait la fête jusqu'à tard dans la nuit sur la place publique, devant l'hôtel de justice. Evidemment, j'y ai été convié, mais je n'ai pas pu m'y attarder étant donné que je devais poursuivre ma tournée. Quelques heures plus tard, pendant la nuit, j'ai appris que le Capitole a riposté en ramenant des renforts pour libérer les Pacificateurs et en durcissant les règles du district : la peine de mort y est rétablie, ainsi que les châtiments corporels. Je m'attendais presque à une réplique sous forme de frappes aériennes, mais j'ai bien compris, finalement, le stratagème de Snow. C'est le même depuis le début : gouverner par la peur, empêcher les rebelles d'agir en les menaçant de mort. Les habitants, cependant, ne se sont pas laissés faire, et les combats ont repris. Il y a eu des morts, des deux côtés. Mais Beetee m'a contacté pour m'assurer qu'il ferait tout afin que la révolte se mette tout de même en marche. Je lui ai dit de prendre soin de lui et des habitants, qu'on a besoin du plus de monde possible pour se soulever contre nos autorités.

A force de repenser à ce qu'il s'est passé au Trois, je suis arrivé sans m'en rendre vraiment compte sur la scène, face à une foule qui me dévisage d'un air hostile. Je suis officiellement devenu le symbole de la rébellion, à leurs yeux, et malgré moi. Et dire que je ne voulais pas être un symbole mais simplement un déclencheur... Une rébellion ne doit pas avoir de symbole, mis à part le peuple tout entier. Personne n'y est plus important qu'un autre.
Chassant ces pensées de mon esprit, je pose mon regard sur les portraits informatiques des tributs. En dehors des victimes du volcan, l'un des tributs a été tué par des mutations génétiques. Quant à la fille blonde, c'est contre elle que j'ai disputé mon combat final. Je la regarde, avec son expression fermée, et soudain, je me retrouve à nouveau dans l'arène, face à elle, qui me poursuit avec sa hache. Je la guide vers la falaise où le champ de force délimite l'arène, elle m'envoie sa hache dessus, je me baisse, et vois l'arme lui fendre le crâne sous mes yeux quelques instants plus tard. Sur le coup, je n'avais rien ressenti, concentré sur ma plaie au ventre et ma volonté de survivre pour ma famille, mais cette fois, je sens la culpabilité s'abattre sur moi comme une massue. J'ai l'impression de me prendre un vrai coup de poing, qui me ramène à la réalité. Je pose alors mon regard sur sa famille, un couple dans la trentaine, certainement, et une petite fille d'à peine trois ans. Ses parents et sa soeur, certainement. Ils ne me regardent pas seulement avec hostilité, mais avec haine. Ils voient l'homme qui a tué leur fille. Et même si j'essaie de me dire que c'est à cause du Capitole que tout ça est arrivé, je n'arrive pas à me défaire de l'impression que c'est moi qui ai tout planifié minutieusement pour la tuer, elle. Ma dernière adversaire. Je n'avais qu'en tête mon envie de revoir mes proches, et j'ai empêché à ceux de mon adversaire d'en avoir l'occasion. Tout ça pour me retrouver sans ceux que je voulais protéger, alors qu'elle aurait certainement gardé ses parents. Si j'avais su...

- Je vais aller droit au but et m'adresser à la famille de Jessica. Je sais comment vous me voyez, et croyez-moi, aujourd'hui, j'aurais aimé que tout se passe autrement. Je sais que je vous ai enlevé votre fille et votre soeur, et que vous devez certainement me haïr. Je le comprends totalement et je suis vraiment navré qu'on en soit là. Je n'avais rien contre Jessica, mis à part cette stupide rivalité qu'on a décidé de nous imposer, et elle s'est réellement bien battue, ça se voyait qu'elle était entraînée. Elle aurait pu gagner, et elle l'aurait sûrement fait si je n'avais pas découvert le champ de force. Tout s'est joué à un cheveu. Je lui rends un hommage sincère et je veillerai à ce que vous ne manquiez de rien.

Mon discours sonne terriblement creux dans ce district où personne ne manque de rien. Cela aurait eu du sens au Onze ou au Dix, mais là... Je me sens terriblement ridicule.

- Bien sûr, j'adresse également une pensée aux trois autres tributs de ce district, qui étaient des combattants agiles et intelligents. Je trouve dommage que ces qualités soient exploitées dans ces Jeux et ne puissent pas servir en dehors. Chaque année, au moins un jeune prometteur du district Deux meurt dans les Hunger Games, alors qu'ils pourraient utiliser leurs qualités, physiques et intellectuelles, d'une autre manière. Votre district est riche et ne manque de rien, mais il serait certainement encore mieux classé s'il gardait sa jeunesse. C'est pour cela, et pour en finir avec la barbarie des Jeux, que je vous suggère de...

Comme je m'y attendais, la foule réagit immédiatement, avant même que j'aie eu le temps de leur expliquer mon plan.

- On sait ce qu'il s'est passé dans le Trois, le Huit et le Onze. C'est une honte.
- La vie que nous propose le Capitole nous convient. Pourquoi en changer ?
- Jamais on ne se mettra à dos le système qui nous permet de vivre.
- C'est votre problème, il ne fallait pas faire cette révolte. Les Jeux, c'est de votre faute.

Ce dernier argument me fait rapidement bouillir de colère intérieurement. Je prends quelques secondes pour essayer de me contenir avant de répondre. Après tout, si cette accusation m'est lancée, c'est que les Jeux ne sont pas bien vus par la totalité du district.

- Non, ce n'est pas de la faute des rebelles. Ils ont tout fait pour que chaque habitant de Panem vive correctement, et non seulement ceux qui sont privilégiés. Et les Jeux, c'est le président Edenshaw qui les a instaurés. Pas un rebelle. C'est lui qui a eu l'idée de cette abomination.
- Mais s'il n'y avait pas eu de révolution, il n'y aurait pas eu de Jeux, conteste l'homme à qui je répondais.
- Et si les conditions de vie étaient meilleures pour tout le monde, il n'y aurait pas eu de révolte. Si on continue dans cette logique, on peut remonter au siècle de Périclès. La révolte était une réponse à un système dictatorial et totalitaire qui vous fait vivre, certes, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Plusieurs districts vivent dans une pauvreté honteuse à cause du Capitole. Si vous ne faites pas les choses pour vous, essayez de les voir du point de vue de Panem tout entier au lieu de ne voir que les enjeux qui vous concernent.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que les habitants du Deux ne risquent pas d'arrêter de se regarder le nombril. Ils ont rétorqué aussitôt à mes arguments en hurlant contre moi, contre les districts qui se sont révoltés, contre les événements des années 1930... Et ici, les Pacificateurs ne font rien pour les calmer, évidemment. Et alors que j'allais reprendre la parole pour essayer de calmer tout ce beau monde et d'installer un débat civilisé, je sens une douleur fulgurante me déchirer juste en dessous de l'épaule, du côté droit. Je chancelle, et me raccroche à quelqu'un qui semble me soutenir dans ses bras et me tirer en arrière pour me protéger. Je me force à garder les yeux ouverts pour dévisager le Pacificateur qui m'a tiré dessus, et je comprends que la discussion civilisée n'est pas une bonne méthode pour combattre le Capitole et ses alliés. Il faudra qu'on soit aussi cons qu'eux. Mais avant d'avoir eu le temps ou l'énergie de repenser mes plans, je sens mes forces m'abandonner et je m'évanouis dans les bras de ma mentore, que j'entends vaguement donner des consignes à quelqu'un avant de perdre connaissance.
     
 
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