Notes

La dépression c’est de la merde. Ça parait évident, mais c’est encore plus de la merde que ça. Sortir de la dépression ça passe par du fake it until you make it, c’est se forcer tout le temps alors qu’on est à bout de force. Tout ce qui serait bon pour nous dans cette situation nous semble complétement hors de portée. C’est assez vicieux finalement comme maladie. Ça s’auto-entretient. Souvent je pense à l’après, quand je m’en serais sortie. Comment je regarderais en arrière en étant fière de moi et des épreuves surmontées. Comment j’essaierais de partager mon expérience pour aider ceux qui sont encore en plein dedans. Ça m’aide à tenir quelque part, parce que ça me convainc qu’il y a de l’espoir. Et tant qu’il y a cet espoir d’aller mieux, alors ça vaut le coup d’essayer un peu de se forcer tous les jours. Même si on n’en voit pas le bout. Et puis il y a la pensée interdite : et si ça ne s’améliorait jamais ? Si c’était mon état définitif ? Mon grand père a été dépressif la majorité de sa vie. Il était encore dépressif quand il est mort, d’un accident cardiaque je crois. Je n’ai pas envie d’une vie comme ça. Je n’ai pas envie de vivre avec cette constante sensation de vide et de solitude. Pourtant je n’ai pas particulièrement envie de mourir. Je ne sais pas c’est quoi la mort, donc ça me fait peur c’est évident. C’est un peu lâche de gâcher ainsi sa vie et de n’être même pas capable d’y mettre fin. Mais ce n’est pas comme si ma vie en empêchait une autre. Non je ne crois pas avoir envie de mourir. J’ai plutôt envie d’arrêter de vivre, d’arrêter de participer à la vie. Je veux me mettre en spectateur seulement. Et je ne veux plus ressentir, surtout je ne veux plus ressentir. Mais je ne connais pas de méthodes pour ça. Alors j’essaie d’activer le pilote automatique et de me convaincre que ça ira mieux à un moment. Certains jours ça marche un peu.
Si vous saviez comme je me sens ridicule à écrire des appels à l’aide sur internet à 26 ans passés.