Notes

Ce matin là, les oiseaux ne chantaient pas ; un silence sépulcral, l'air était très pesant ;au chevet de ma fiancée Maria, qui était gravement malade, j'observais son visage pâle aux yeux verts recouvert de ses cheveux platine, son corps si frêle me fit penser à une feuille craquelée. Avant de partir pour le travaille, comme chaque matin, j'écris un mot dans l'espoir qu'elle se rétablisse vite : « N'abandonne pas, le plus beau reste à venir » et le pose sur sa table de nuit. Je pars donc au travaille sur cette note et juste avant de passer la porte j'entends, d'une faible voix « bonne route, je t'aime », transperçant mon cœur, je fis mine de ne pas avoir entendu et continue mon chemin. « Les humains sont si faibles, mais je suis si fort, je dois donc être Dieu », ces mots me sont venus à l'esprit en arrivant au travail ; avec un surplus de confiance, pensant être invincible, je salue tous mes collègues d'un air assuré, le sourire aux lèvres et avec un certain sentiment de supériorité. Mon chef m'interpelle d'un ton joyeux, j'arrive devant son bureau et le salue en courbettes, il me prend la main avec les siennes, « Félicitations, tu es promu », déclare-t-il, « Je compte sur toi pour les futurs projets et le reste de l'entreprise ». Rempli de joie, et ayant maintenant transcendé l'univers, je vais retrouvé mon collègue avec lequel j'ai travaillé le plus, Benjamin, également mon meilleur ami mais qui lui n'a pas été promu. « Tu l'as fait et tu le mérites ! », s'exclame-t-il. « Évidemment, je suis un choisi, un singe comme toi ne pourrait jamais le faire », lui dis-je sur un ton sérieux ; il ne dit rien et se contenta de sourire, tout comme le benêt qu'il est, pensais-je. Vint la pause du midi, mes collègues m'invitent mais je n'ai que faire de passer du temps avec de tels imbéciles, je vais donc manger seul dans un restaurant chic pour célébrer ma promotion. « Ce monde est bien cruel, ai-je le droit d'être si fort, au point de ne m'identifier à personne ? Je suis si unique après tout. ».
Je rentre à la maison, pour raconter à Maria la nouvelle mais elle dormait à point fermés, on aurait dit un ange ; « Tant pis je luis dirai plus tard, je suis si beau, cette femme est mienne, c'est un constat fixe, que toute personne ayant l'intellect même d'une poule pourrait faire. ».
Le lendemain matin, un soleil de mille feux, on entendait les oiseaux siffler en parfaite harmonie, ma fiancée était toujours très faible mais ce n'était qu'un détail, puisque le monde était si beau, et moi aussi ! Comme d'habitude je laisse un mot à Maria « Tant que je suis là tout ira bien ! ». Je pars pour le travail, je ramasse même un déchet sur le chemin, et pour être encore plus bon j'aide un aveugle à traverser. Arrivé au travail, je me presse d'aller tout de suite à mon poste, sans saluer mes sous-fifres, seulement mon seul chef. 10:00 du matin, je m'arrête de travailler pour faire une pause cigarette, tandis que j'observais la circulation, je vis la silhouette d'une femme très familière à celle de Maria, au visage voilé marchant main dans la main avec un homme. Douteux, je les prends en filature, ils rentrent dans un café très louche, éclairé par un vieux néon rouge. Je reste à l'extérieur, j'attends cinq minutes, dix minutes... Ils ne sortent pas ; je décide de rentrer, j'ouvre donc la porte, je regarde à droite, rien , puis à gauche une femme aux cheveux de platine entourée d'homme et d'autres femmes prenaient des anti douleurs, des alcools forts et autres substances chimques. C'était Maria. Elle m'aperçut et accouru vers moi, fondant en larmes, elle sanglota « Non, non ! Pourquoi... N'es-tu pas en train de travailler ? », et avant de pouvoir répondre, je senti un froid glaciale dans mon ventre, comme un trou ; elle leva la tête et sourit, après m'avoir planté une dague dans le ventre. Je m'évanouis.
Me voilà maintenant au bord d'une falaise face à la mer, je souris « Moi, être un dieu ? Impossible, j'ai vécu la vie d'un idiot, honteux que je suis naïf. Les femmes, l'argent, le pouvoir. J'ai tout perdu ; je ne suis qu'un moins que rien, si au moins j'étais une poule, si au moins j'étais un singe, j'aurais su que pour vivre il faut s'entraider. Je ne suis plus humain, mais j'espère que, un jour, si possible, je réincarnerais en un vrai humain. »